(Ce post est maudit...voilà cinq fois que je m'y remets, après l'avoir perdu quatre fois en chemin; il doit y avoir un tengu planqué dans mon Mac).
A tous les lecteurs fidèles ou occasionnels de ce site, une très bonne année du Chien. Que le mâtin ait raison de cette saleté de Coq, volaille funeste de 2005 (enfin, pas funeste pour tous).
Pour ceux qui n'ont pas suivi, nous devrions écrire ces mots depuis Palau, entre deux plongées, mais le tengu du Coq a voulu qu'il n'en soit rien, et nous n'avons finalement visité que Kirishima et Sakurajima, avec Nico et Katsura, tout de même.
Kirishima, à cheval sur les préfectures de Miyazaki et Kagoshima, est l'un des grands lieux sacrés du Japon. C'est là que la déesse-soleil Amaterasu, chef de facto du Panthéon shintoïste, s'est cachée si longtemps pour protester contre le comportement indigne de son frère Susano-O, pour n'être extirpée de sa grotte que par une danse lascive de sa petite-fille Ame-no-Uzume (la grotte existe toujours). C'est là aussi qu'elle a envoyé sont petit-fils Ninigi-no-Mikoto remettre de l'ordre dans les affaires publiques si mal gérées par les petits kami locaux, et pour, finalement, fonder il y a deux mille cinq cents ans, par le truchement de l'empereur Jimmu, la dynastie du Chrysanthème qui se demande aujourd'hui s'il est bien opportun de laisser les destinées du trône à une femme.
Enfin bon, tout cela est beaucoup mieux raconté dans la Chronique Japonaise de Nicolas Bouvier, et il est probablement plus opportun de mentionner ici le combat de titans mené par Nicolas (Bénazét, pas Bouvier!) et moi sous les encouragements de nos dâmes et de mes enfants contre une paire de chaînes imbéciles censées nous permettre de passer une plaque de neige d'un centaine de mètres dans un virage en montée vers le plateau d'Ebino. Mais ces chaînes étant parfaitement incapables de tenir sur nos roues plus d'une paire de secondes, nous avons fait demi-tour, visité brièvement le sanctuaire de Shiratori, puis foncé nous immerger dans l'eau gazeuse et ferrugineuse de notre hôtel à Myoken Onsen. Le lendemain, après un petit déjeuner médiocre mais roboratif, nous avons chatouillé les pieds du Mont Sakurajima, refait la route en sens inverse vers Ebino, non sans faire un bref arrêt a Kirishima Jingu, sanctuaire dédié à Ninigi-no-Mikoto, et sans encombre cette fois, à part un peu de pluie.
Le rideau est ensuite tombé sur 2005 dans une débauche d'effets télévisuels sur lesquels il est préférable de ne pas s'étendre ici. Et nous voici une fois de plus le 2 janvier. Bonne année, donc. Il me faut trouver une galette ou une brioche des rois.
Bonne année à vous.
Rédigé par : Buchon | 03 janvier 2006 à 17:07